- ANDRÉ (A. B. J. d’)
- ANDRÉ (A. B. J. d’)ANDRÉ ANTOINE BALTHAZAR JOSEPH baron d’ (1759-1825)Issu d’une famille de robe, d’André fait de bonnes études au collège de Juilly et devient à dix-neuf ans conseiller au parlement d’Aix. Élu député de la noblesse aux États généraux, il siège à gauche à la Constituante dont il devient par trois fois président. S’étant rapproché de la Cour après Varennes, éditeur du Journal de la cour et de la ville , il soutient en outre la gazette-affiche Le Chant du coq et, client de la Liste civile, polémique vivement avec Brissot. On lui reproche notamment ses intérêts dans une affaire d’épicerie (Brissot déclarera ne pas en vouloir à la tête de d’André, car on ne saurait quoi en faire, mais à son sucre, combien plus utile). Improvisateur familier, mais d’une rare efficacité, d’André apparaît comme l’un des orateurs dont l’emprise s’avère le plus considérable sur une assemblée que l’apprentissage du régime parlementaire rend particulièrement sensible au verbe. Il passe en Angleterre (1792) en même temps que Talleyrand dont il partage les points de vue. De retour en France (1797), il organise les sociétés philanthropiques et mène l’opposition réactionnaire à la victoire lors des élections de l’an V (mai 1797). Personnellement battu, il ne peut intervenir dans les Conseils, non plus que poursuivre son œuvre de regroupement des clichyens. Contraint de reprendre le chemin de l’exil pour échapper aux proscriptions de Fructidor, il réalise une belle fortune et pratique avec succès des expériences agronomiques. D’André séjourne à Vienne (1810) sous la protection de l’archiduc Charles et garde ses distances à l’égard du futur Louis XVIII et de ses ministres in partibus . Lors de la première Restauration, il prend la succession de Beugnot comme directeur général de la Police mais, vieilli, ne peut faire face aux complots précédant les Cent-Jours. Intendant de la maison du roi lors de la seconde Restauration, il se consacre à la réfection et à l’embellissement du bois de Boulogne dévasté par les Alliés, jusqu’à son décès provoqué par une attaque de goutte.
Encyclopédie Universelle. 2012.